Accueil Economie Supplément Economique Coopération multilatérale Tunisie-Pays du Golfe | Renforcer la coopération bilatérale et multilatérale

Coopération multilatérale Tunisie-Pays du Golfe | Renforcer la coopération bilatérale et multilatérale

 

Lors du dernier sommet arabe, le Roi d’Arabie saoudite, S.M. Salmane Ben Abdelaziz, a appelé les pays du Golfe à soutenir la Tunisie dans son processus de relance et à adhérer à un congrès économique en Tunisie qui porterait, entre autres, sur le financement des grands projets dont, « Sama Dubaï », et le port financier, ainsi que les projets de développement et le budget de l’Etat.

La coopération entre la Tunisie et les pays du Golfe a connu un fléchissement sur le plan économique et politique depuis 2011, mais les relations se sont améliorées après l’organisation de  la conférence internationale sur l’investissement « Tunisia 2020 », organisée en novembre 2016 à Tunis avec un apport financier qatari.  Puis avec l’avènement du processus du 25 juillet 2021 et les décisions annoncées par le président de la République, la Tunisie a depuis engagé des pourparlers et des concertations politiques, mais a, aussi, renforcé sa coopération économique avec notamment l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït, dont les Fonds de développement ont relancé leur soutien financier à la Tunisie en mobilisant des investissements pour de nouveaux projets de développement.

Accords de financement

Parmi ces projets, on note le récent accord de financement du projet de renforcement du réseau ferroviaire de la Sncft dans les gouvernorats de Gafsa, Gabès et Sfax, dédié au transport du phosphate. Un financement saoudien sous forme de crédit à taux préférentiel de l’ordre de 55 millions de dollars américains a été alloué, outre le soutien du Fonds de développement koweïtien et celui d’Abu Dhabi. Ce projet concerne l’aménagement de 190 kilomètres de chemin de fer, outre les équipements et l’installation d’une unité de construction de piliers en ciment. Et ce n’est qu’une première phase. S’ensuivra une deuxième phase qui porte sur une rénovation plus large et une adaptation des chemins de fer tunisiens aux normes internationales du transport de marchandises.

Selon la ministre tunisienne de l’Economie et de la Planification, Feryel Ouerghi, la Tunisie souhaite renforcer sa coopération bilatérale avec l’Arabie saoudite et le Fonds saoudien de développement, FSD, dont le président exécutif, Sultan Ben Abdulrahman Al-Murshed, vient d’effectuer une deuxième visite en Tunisie du 21 au 24 février dernier pour signer des accords de financement, mais aussi participer à une cérémonie de remise de clés de logements sociaux.

Une visite, la première du genre pour un président exécutif dudit fonds, porteuse de plusieurs messages de soutien à la Tunisie.

Pour sa part, la partie tunisienne a souligné sa détermination à renforcer cette coopération bilatérale avec l’Arabie saoudite, mais aussi multilatérale avec les Fonds de développement du Koweït et des Emirats. Et la ministre de l’Economie tunisienne de souhaiter aller de l’avant pour déterminer les péripéties du programme de coopération future avec le FSD, notamment pour le financement d’un projet de création d’un nouveau pôle d’oasis et d’oliveraies irriguées dans la région de Tataouine, ainsi que la construction de deux stations de dessalement d’eau de mer à Mahdia et Zarzis, outre un projet de financement des PME et PMI relevant des secteurs stratégiques, à l’instar des énergies, de l’agriculture, du tourisme, et de la production de médicaments afin de favoriser leur accès aux marchés régionaux et internationaux, notamment d’Afrique. Le président exécutif du FSD, Sultan Ben Abdulrahman Al-Murshed, et l’ambassadeur saoudien en Tunisie, Dr Abdulaziz Ben Ali Al-Saqr, ont réaffirmé l’importance qu’accorde l’Arabie saoudite à la coopération bilatérale avec la Tunisie et son soutien aux réformes engagées par notre pays dans une perspective d’améliorer la situation socioéconomique et l’engagement dans un processus de lutte contre la corruption, ce qui favoriserait la bonne gestion des ressources financières de l’Etat. Rappelons que le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, et son homologue tunisienne, Sihem Boughdiri, avaient signé le 20 juillet 2023 à Tunis un accord de prêt concessionnel d’un montant de 400 millions de dollars américains et un protocole d’accord prévoyant l’octroi d’un don de 100 millions de dollars. L’Arabie saoudite avait en 2019 concédé un prêt de 500 millions de dollars à la Banque centrale de Tunisie.

Renforcer la coopération avec le CCG

Dans la perspective de redynamisation de la diplomatie économique, le ministre des Affaires étrangères tunisien, Nabil Ammar, avait effectué au mois de juillet dernier une tournée au Golfe dans trois pays frères et amis, à savoir le Koweït, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Une tournée qui avait pour objectifs de consolider les anciennes et historiques relations bilatérales, en veilleuse durant la dernière décennie, et de renforcer les efforts de redynamisation qui ont été exprimés lors de la dernière visite du secrétaire général du Conseil de Coopération du Golfe, CCG, en Tunisie au mois de juin 2023. Un mémorandum d’entente serait très prochainement signé et qui servira de terrain pour renforcer la coopération avec les pays membres, notamment en matière de financement et d’investissement. Ainsi, la Tunisie et son ministre des Affaires étrangères sont en pleine action pour préparer une éventuelle réunion des hauts responsables des pays membres du Conseil et la Tunisie afin de déterminer les péripéties de la coopération pour les prochaines années. Une réunion qui pourrait avoir lieu en marge du prochain sommet arabe prévu le 16 mai 2024 à Bahreïn.

Sur le plan financier, la Tunisie cherche à trouver des ressources financières à même de répondre à ses besoins de financement du budget de l’Etat et des projets inclus dans son plan de développement 2023-2025. Ceci outre les objectifs de diversification des sources de financement sur le long terme en se référant aux fonds de financement arabes et islamiques.  Sur le plan commercial, notre pays tend à renforcer les échanges commerciaux qui restent en deçà des attentes et du potentiel existant. Ces derniers ont atteint 4,47 milliards dinars en 2022, dont 717 millions de dinars d’exportations tunisiennes vers le Golfe, contre 3,75 milliards de dinars d’importations.

Charger plus d'articles
Charger plus par Nizar Hajbi
Charger plus dans Supplément Economique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *